Un sac inoffensif
Au premier coup d’œil, je savais. Quelque chose m’était communiqué, un non dit. Le sac que j’avais sous les yeux m’avait conquis, tout au mieux charmé.
- Et toi, Shiso, qu’en penses-tu?
- Il est chouette.
- Heu!
- Dans le sens qui plaît, non celui d’un oiseau rapace.
- Tu parles d’un mot pour parler d’un sac.
- Je pense qu’il est pour toi, ce sac. Et puis, avec celui-ci, ça t’en fera un de robuste, non?
- Si, mais, il n’est pas comme les autres celui-là.
- Bien qu’il coûte assez cher, je sens qu’il t’envoie des signaux au cerveau.
- Dis dont, tu veux mon opinion?
- Ça oui.
- Alors, tu passes à la caisse?
C’est dire qu’il était tombé dans mon choix de couleurs. Jaune-vert, oui, jaune-vert avec un trait d’union. Voilà comment je l’ai nommé. En fait, à le regarder, je voyais que ce sac représentait la durée, une sorte de soupir optimiste, devant un éternel objet.
Je le regardais comme s’il était un sac de tous les sommets. Un sac non à dos mais plutôt un modèle porté sur l’épaule. Un style universel, décontracté, pour ne pas dire dégenré et, qui virevolte sur des terres ancestrales. On aurait cru être au cœur d’une réconciliation entre deux modes de vie, deux civilisations. Celle de la possession et celle du partage.
Ces sacs, nous en trouvons partout. Ils nous suivent comme une bouteille d’eau sait nous hydrater au quotidien.
Le sac, la bouteille, le téléphone, des objets qui se sont imposés, en douce, à nous.
Est-ce un nouveau courant planétaire? Est-ce qu’en Éthiopie ces trois objets cultes dominent autant qu’ici, en Occident?
Les Orientaux, eux, sont sans doute tout aussi accros aux tendances et au progrès que nous le sommes. Nous marchons dans le même sentier où seul le désir d’avoir arrive à nous faire espérer.
Un fourre-tout jaune-vert.
Aucun commentaire:
Publier un commentaire