Marie battante
Dans fractures des mots
je détourne le temps
Marie se tire assistée
éveil paisible
une attention particulière d’une fille aimante
assise enfin
de ses mains osseuses
elle se voile la figure d’une seconde
Marie battante
aujourd’hui flétrie
par le paysage et ses nombreuses saisons
désignée
celle devant l’hostie offerte
elle se donne une fois de plus
dans une communion muette
les mots se jouent dans une vie qui avance
sur la table
des verres fumées pour se voir ensoleillée
j’observe la scène prégnante
ses minutes au commande se consument
Marie battante
je reprends mon souffle premier
celui de me terrer dans cette voiture bleue
du souvenir
où jeune j’attendais mon père
sorti livrer ses marchandises chez Sœur Aline
que de similitudes
que des décennies lointaines
tirées de mon poste mental
Marie battante
de pétales en chrysanthèmes
je suis celui qui attend
témoin d’une scène prévue
je vois comment le tout s’enferme
dans la mémoire évanescente
tenir bon devant la poussière vivante
si c’était à refaire
je ne sais plus trop
c’est si long
j’y arrive
vivace cette encore tenace machine
à ce point d’ombre
enterrement ou repli
dans une ronde pastel
LnH
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