Bonjour à eux,
Encore Victoria. Ce matin, je pense à faire mes valises et cette après-midi, à les défaire.
Ce matin, j'ai écouté la radio et tout était comme hier.
Alors,
je pense. Maintenant, je pense et j'écris. Lorsque je pense au Québec
et ma région, j'ai parfois l'idée du cimetière en tête.
Ma terre d'accueil.
Dans
la quarantaine, ma voisine Haya vient de sortir de chez elle. Sa copine
masculine a passé la nuit chez elle. Une femme aux cheveux courts et
gris, une tête déposée sur une carrure d'épaules. Elle marche comme un
fermier, au retour des champs.
Un mur mince sépare nos chambres à coucher. Ne pas déranger.
Des logements par le biais de subventions. Chez moi aussi.
Comme Radio Victoria*, et les organismes francophones. Subventionnés à l'os.
Je poursuis mes observations...
Son
fils unique habite à environ quelques centaines de mètres d'ici. Il
passe lui rendre visite, lui, élancé comme un ballerin et son gai
copain, le suivant, homuncule et bouboule.
Beau tableau.
La mère loge côté femme. Le fils, gai comme un pinson, les cheveux au vent.
La
voisine suivante est plus mon genre. Souvent seule, bien mise, une
assidue du Value Village. Elle a perdu un des fils d'une surdose, dans
son sommeil.
C'est avec Pam que j'ai le plus d'affinité.
Elle me texte à l'occasion, me demande si tout va bien. Je lui réponds que oui. Et je lui souhaite à bientôt.
À
part quelques activités sociales, il y a l'église où je chante les
dimanches. On n'écarte pas la tradition religieuse sans y réfléchir,
deux fois du moins.
Il
y a les deux trois jardins de mes clientes où je m'exécute avec une
certaine passion, un certain narcissisme, une certaine perfection.
Sauge
de Jérusalem, pivoine arbustive, lilas de mai, le cornouiller
provincial, les plantes adventices, les fruitiers à venir, les grands
arbres, mon basilic intérieur.
La botanique des Dieux.
Une
cliente. Chez elle, je vais régulièrement. Elle est très amicale,
reconnaissante, au regard de mes tâches horticoles. Elle est née à
Salies-de-Béarn, France.
La seconde, sa voisine anglophone est sourde et gentille. Là, je n'y vais que depuis l'an passé.
La troisième cliente, Marlène, comme dans Marlène D. d'Allemagne. Hélas, à petits pas, j'y vais. À ne pas suivre.
Je vis légèrement cloitré et impuissant à trouver l'amour. C'est ce qu'il semble m'arriver.
Je vis l'amour platonique avec l'ensemble. J'embrasse l'univers et, ou de personne.
À mon âge, que puis-je demander de mieux, de plus céleste?
Je
ne sais pas. Le miel véritable me suffit. Vous aurez peut-être deviné,
j'aime les produits de l'abeille. Son pollen, la propolis, sa gelée
royale.
Je m'imagine une vie meilleure sans pour autant en oser la décision. Le statu quo est tout ce que je me permets d'affronter.
J'ai mon petit espace jardin et ses six mètres carrés, là où il y a peu mais néanmoins, que je contemple.
Des mange-tout sont prévus pour le 7 juin.
À
part ça, je fais la chasse aux petites et grandes aubaines. Comme deux
litres de lait bio en solde final à 75%. Je suis minutieux quand vient
le temps de dépenser.
Toutefois, devant un sac en toile de coton robuste, j'ai dû me résigner, dans la joie, et payer un assez gros montant.
Une bonne cause me poussait dans cette direction. Ce sac allait me permettre de transporter certains outils de jardinage.
Alors, avec l'âge, que penses-tu des relations familiales frère et sœur ou l'inverse?
Y a-t-il matière à réflexion, ou pure inquiétude inutile?
N
*Soit
chronique horticole, soit l'autre sujet: Chronique Les maux
linguistiques à l'émission Nouvelles de l'île, Radio Victoria 107,9 FM.
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