Jardinier d'un roi
Somme
tout, mon temps est précieux.Des douze, il ne m'en reste plus qu'un.
Décembre, et merci 2014. Comment est le vôtre? Votre temps.
À vrai
dire, je n'en suis pas certain. Est ce que le temps du
jardinier-horticulteur est moins précieux que celui du chef d'orchestre,
du chef d'une organisation redoutable, du chef d'un état corrompu ou
démocratique,du boucher, du retraité? allons voir! La juste réponse
devrait se trouver dans celle à choix multiples. A,B,C,ou D avec: Toutes
ces réponses sont justes.Si je suis le jardinier du roi, vous
conviendrez que mon temps vaut son pesant d'or.Surtout si c'est le
Roi-Soleil, l'homme jardinier de la cour, ce André Le Nôtre.Vous êtes en
première.
Et la foule? Agenouillée dans un jardin communautaire,
la masse populaire, le nombre illimité, les milliards de bouche à
nourrir, jour après jour.Les voilà, l'épaule à la roue.Mais allons!
Parmi ces participants ou participantes, il y en a qui portent une coupe
vestimentaire toute particulière, comme une griffe à la Tilly. Au
moment de déplier le dos,le regard se répand.C'est simplement
observable. Ces gens sont là, parfois les dimanches, à se construire un plaisir de jardin.
Nombreux se meuvent à pied, d'autres à vélo et certains qu'en voiture. Ils et elles
sont tous et toutes du quartier et susceptibles d'être un jour ou
l'autre croisés dans la rue, vus à l'épicerie ou à la pharmacie du coin.
Et
leur temps joue dans tous les sens, dans le mouvement, dans les
lectures en ligne, dans les recherches portant sur un légume préféré,une
fraise, une semence.
Dans cette conscience à vouloir du frais, il
n'y a pas que les bras d'engagés. Tout le reste du corps penche vers
l'action. Les obscures pensées comme les pensées joyeuses et apaisantes.
Jardiner
est un mal. Un mal de vivre et de nourrir une passion divertissante,
ici et ailleurs sur terre. Oui, heureux comme deux Danois, les plus
heureux du monde, semble-t-il.
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