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9.12.13

Décembre/janvier 2014

Hippeastrum qui suis-je?

Bonjour,  je voulais finir 2013, en fleur et en chanson,  accompagnée d’un beau petit poème. Je dois me faire reconnaissant auprès des quelques lectrices et lecteurs de cette chronique jardinage. C’est bien connu, les gens qui s’adonnent  au jardinage sont souvent les mêmes qui fréquentent les sentiers poétiques, sondent l’âme dans tout ce qu’elle a d’insondable. Donc, je disais jardinier, poète et aussi choriste. Tous dans le même bateau de la vie. Destination Amaryllis!
De mon dernier voyage, j’ai rapporté un gros oignon, un jumbo, de calibre supérieur, capable de déclencher un esclandre comme : y sont donc ben grosses et pis y en a donc beaucoup! T’as vu Jacques, des vraies fleurs en trompette! Mon oignon, c’est juste une amaryllis. Oui, juste ça. Ensuite, à la douzaine ça se vend mieux ce qui fait qu’à la caisse, on m’a demandé 163,14$.Crédit ou débit? Merci! Cash et content. Disons que, j’avais dans mon sac vert et blanc, à offrir quelques couleurs intéressantes, aux amies et clientes. Oui, tout au féminin. Cette fois.
 Mon premier critère, c’est le calibre.  Ce qui signifie que plus le bulbe est énorme plus il produira en abondance. Voilà! Deux hampes, douze fleurs, pourquoi pas.  À mon avis, une amaryllis, en ce temps-ci de l’année, est le meilleur investissement que vous puissiez faire. Ça donne  espoir en des jours meilleurs puisque solidement en pot vous n’aurez pas assez de vos deux yeux et vos deux oreilles pour admirer et vous entendre dire de l’intérieur : qu’est ce que j’ai hâte de voir  cette boule de joie dans toute sa beauté. Et vos amis/es n’en auront que de compliments, les dix doigts verts de succès, en cette période des Fêtes. Si en prime ça pouvait sentir bon. Que voulez-vous, à ma connaissance des amaryllis odorantes, ça n’existe pas, encore.


Conseils! Conseils!
Pour faire de votre amaryllis un spectacle complet, vous devez vous procurer un pot  en plastique ample de 8’’, du terreau évidemment, et qu’ensuite vous insérerez dans un pot décoratif de valeur. Un pot signé. Faites-vous plaisir!
Côté information, ça vous coûtera bien peu, car je vais vous dévoiler les secrets éternels d’une  floraison annuelle. Tout au long de sa floraison et par la suite, vous devez nourrir à très  demi-dose recommandée votre bulbe d’amaryllis d’engrais, faible en azote, deux fois par mois et éviter d’assécher votre terreau. Assurez-vous de garder votre substrat humide, mais non saturé d’eau. Important.
Il doit se construire une réserve. Une fois les fleurs flétries, vous couperez la tige florale et conserverez cette  merveille dans un lieu bien éclairé. En mai, mettez à l’extérieur votre plant d’amaryllis en pot dans un endroit mi-ensoleillé, éloigné  des zones de vent élevé. Cultivez comme une annuelle. Maintenir le sol humide. Important. 
En septembre, vous le rentrez et il se peut bien qu’il perde des feuilles. La plante entre dans une phase minimale de soin, apport d’engrais suspendu, au repos pour deux à trois mois.  Janvier à  mars, de nouvelles feuilles apparaîtront ainsi qu’une à deux hampes florales. N’oubliez pas de reprendre le régime de fertilisation initial. C’est tard, mais c’est comme ça, le retour au cycle naturel de croissance. Bravo! Vous avez réussi. Dommage, vous êtes rendus en 2015. Vive la retraite… active!


« Le loup est chose terrible pour les étables, la pluie pour la moisson mûre,
le vent pour l'arbre, et pour nous la colère d'Amaryllis. »  Virgile

 *Photos : LNH






27.10.13

Novembre2013

D'octobre à novembre
À vous le prochain! Jouer dans la terre ou avec la terre, c'est
comme la lecture ou l'écriture. Ce sont des activités abordables
pour tous. Du moins, c'est ce qu'on en dit. Et c'est pour cette
raison que l'on enseigne aux plus petits à lire, à écrire et
parfois à exécuter des travaux de botanique pour qu'ils puissent
passer le flambeau du savoir et de l'expérience. Mais lorsqu'on
leur montre à calculer, quel gâchis ça peut causer. Savoir compter
ses petites semences c'est important en autant d'en reconnaître
leur signification,leur source de vie et ensuite, l'heure du
difficile partage.
Puisque nous voyageons dans le temps et passons et repassons d'une
saison à l'autre,qu'est ce qu'on fait en novembre au jardin? Je
dirais même qu'est-ce qu'on fait tout court.On réfléchit autour du
passé ou des choses à venir? On médite? Chose certaine, de
novembre, l'élan vers l'extérieur n'est pas fait, cette fois,
d'impétuosité printanière. C'est comme un jour de fable: "Rien ne
sert de courir, vaut mieux partir [semer] à point". Depuis la
traditionnelle Fête des semences ou Seedy Saturday; désormais,
lorsqu'on dit semer, on dit février.
Mais novembre, pourquoi novembre? Et puis tout ce coloris des
essences? Que de feuilles au sol!
C'est peut être à cause du refroidissement d'une seule nuit ou
encore la frilosité du soleil? On le sait. C'est magnifique et
reposant.
Qu'importe! Les élèves se tirent des feuilles semi-mortes tandis
que les adultes vont d'un pas matinal, souvent sous le parapluie,
à la conquête du jour. Dans le grand jardin assombri, sous des
débris en total harmonie de décomposition s'amorce la saison
prochaine. En toute discrétion,au coeur de la matière organique,
des particules vivantes et rédemptrices poursuivent l'ouvrage
nourricier du sol. Un mois s'achève. Une onzième couleur nous
attend.

En rose

Moi
J'aime les roses

Les jaunes
Je les coupe

Moi
J'aime les roses
Elles coulent
Odorantes

Moi
J'aime les roses
chaque matin
Elles s'épuisent
Une partie à la fois
Sous le moindre
rayonnement
Que le jour cultive

En bleu


Normand Hébert
louisjardin@hotmail.com

13.10.13

Dallas

Il y a la rue
Qui me donne
Accès au regard

À des pics enneigés
Inégaux et nus

Assis
Au pied de l'océan
Près du ciel

Je vois cet espace
Tout autour
De Dallas Road

Une Chine rouge

30.9.13

Réverbèrenovembre2012

Les Amis du jardin....
Bonjour ! Je suis à nouveau rentré dans mon énorme île de Vancouver, fond sud, dans son bout, devant les pics de neige. Je m'arrête, sinon je me retrouve à la mer.
Que peut bien faire un jardinier ou un horticulteur en vacances. Voyager et visiter. Cette fois, je me suis dit : j'y vais. J'ai assisté à deux festivals, le Festival international de poésie de Trois-Rivières et l'autre, le FIL pour Festival international de littérature qui se passe à Montréal. On se comprend, les fleurs, la poésie, la belle nature, le jardin, le bouquet de la mariée. C'est toute la même affaire. Ça fait rêver et parfois des bonnes odeurs sont au rendez-vous. À cette jolie énumération poétique, je me souviens, une fois mon permis obtenu, m'être retrouvé à faire quelques bonnes applications d'herbicides, d'insecticides ou de fongicides. Du gentil jardinier, j'étais devenu un vilain manipulateur de produits chimiques de synthèse et biologiques par la suite. Vous me suivez, poésie fleurie d'un bord et chimie qui tue le champignon ou l'insecte sur le pissenlit. À l'ombre du poète sommeille le guerrier.
Mais pour revenir à mon sujet, c'est pour cette raison que le mois dernier, ma chronique horticole présentait une jeune poète ou poétesse québécoise du nom de Marie Uguay, décédée en 1981, d'un cancer à 28 ans. À Trois-Rivières, je n'y ai pas trouvé de jardin rue des Forges mais une symphonie poétique dédiée à l'automne.
À Montréal c'était autrement. Je n'avais pas mis les pieds dans cette vénérable institution muséale depuis trois ou quatre ans. Je veux dire le Jardin botanique de Montréal. À l'entrée principale du Jardin, des centaines voire quelques millier de bulbes de tulipes attendaient dans une symétrie renouvelée, d'être enfoncés dans une terre fraîchement retournée, à une profondeur de 15 cm. Des outils ajoutés au fond d'une brouette attendaient le retour des jardiniers de leur pause-midi. À ma sortie du Jardin, tous les bulbes étaient disparus, ou presque. Une bonne douzaine de jardiniers-élèves accroupis et accompagnés de leurs professeurs, finalisaient cette activité pratique. Il y a vingt-cinq ans, je me souviens, j'étais du nombre.
Ce grand Jardin est composé de nombreuses serres ouvertes au public recréant les zones climatiques de notre planète en plus de compter une serre thématique d'expositions lors de fêtes telles: Halloween, Noël, Pâques et autres. Enfin, il y a la Maison de l'arbre située à l'extrémité nord-est du Jardin, édifice moderne et sobre avec une imposante collection, dans une cour intérieur et sous haute surveillance, d'arbres nains (sorte de bonsaï) d'essence d'Amérique du Nord.
De retour à l'intérieur , la salle d'exposition Alain Stanké et son livre-sculpture Roman des bois impressionne. À voir... et à lire! Des citations bilingues mais attention non traduites. À chaque culture sa créativité. Pour le reste, il y a le jardin chinois qui fête ses 20 ans de lanternes magiques. Voisin de ce dernier, on découvre le jardin japonnais. Puis, il y a de multiples autres sections à découvrir, une boutique et un resto.
Découverte ? Oui, mais attention, un grimpant agressif qui produit des fleurs mâles et femelles sur le même plant. C'est donc un cultivar hermaphrodite dans sa nature de plante. C'est le Célastre du Japon ou plus précisément Celastrus scandens 'Revolution d'Automne Bailumn'. D'une fructification abondante, ses fruits sont remarquables et doublement plus gros que ceux de l’espèce. Il porte aussi le nom de bourreau des arbres.

Enfin, pour terminer sur une note rose lumineuse, Colchicum automnale pour colchiques d'automne. Ils sont en fleurs, un rare bulbe qui donne présentement sa touche pastelles sur fond de grisaille.
Pour les nostalgiques, vous pouvez relire sur mon blogue les chroniques horticoles antérieures.
Joyeux mois de novembre !

Normand Hébert


27.9.13

Réverbère octobre 2013

Arbre et enveloppe
Qu’en penses-tu Vector, peux-tu me dire, ceci, c’est quoi? Ça pousse à un endroit sur mon terrain et ça ne fait rien. Je me demandais si tu pouvais me dire le nom de ces trois tiges. J’ai une nièce travaillant dans l’industrie forestière, en région nordique. Elle est en Abitibi et intéressée à connaître ce qui pousse ici dans l’Île de Vancouver. Moi, je n’y connais rien à ces affaires-là. D’accord Louipé, je vais te répondre comme si j’allais te tweeter ou te pépier. Ça va être court. Celle-là, c’est un bout de branche de Taxus. En anglais? Yew comme dans ‘’tu’’ comme pour te mêler un peu plus. Enfin… En français, c’est un if. Un if? Je n’ai jamais entendu ce mot. Ça me fait surtout penser à un mot anglais, qui veut dire « si » en français. Ex : Comme si on part bientôt, on aura le temps de manger. Tu piges...
Le  bout de tige en question que tu tiens entre tes doigts, c’est un conifère qui peut mesurer à peu près n’importe quelle hauteur et vivre à l’ombre comme au soleil. Il y a des variétés naines, semi-naines et normales. Et pour ton information, l’if a une croissance plutôt lente, ce qui explique qu’il est plus dispendieux à l’achat. Si tu choisis de le densifier, je te recommande, à l’occasion, de le tailler. Puis, qu’est-ce que t’as d’autre dans ton enveloppe brune?
Celui-ci
Encore des aiguilles. Ah! Celui-là, on ne le trouve pas dans l’Est. C’est un Cryptomeria et ses fines aiguilles rougissent au froid. Tu lui diras à ta nièce que le Cryptomeria japonica ‘’Elegans’’, selon Agriculture Canada, a une rusticité de 9 à 9a. Comme dans bien d’autres cas, on a beaucoup bricolé son bagage génétique. Ce qui fait que le Cryptomeria japonica ou Cèdre du Japon peut avoir un port globulaire nain ou au contraire, être de taille considérable. Donc, tu lui diras à ta nièce de venir sur la côte ouest si elle veut admirer cette essence d’arbre introduite et non indigène du Canada. Un peu exotique…!
Et celle-là?
Cette tige, elle a comme séché dans ton enveloppe ou l’était déjà. C’est un cèdre jauni. Son vrai nom est Thuya. Un autre qui sonne drôle. Le cèdre, lui aussi, connaît bien des aventures. On en produit abondamment et on fait appel à ses services pour, entre autres, s’isoler du voisin. On l’utilise en contenant, sur un balcon, au vingtième étage. Il est résistant et on peut se procurer les espèces communes à bas prix. C’est le conifère tout désigné, passe-partout, vous donne une haie vigoureuse, simple à l’entretien, verdoyante à l’année.
Et pour conclure, en cette journée Merkel, je vous présente pour l’automne, du solide, un petit proverbe allemand de circonstance: « Une haie de séparation garde verte l’amitié. »
Normand Hébert

Louisjardin13@gmail.com

31.8.13

Réverbère septembre2013 Lavatera, Hibiscus, Okra...*



Complètement mauve!

Mes chers amis/es, voilà, nous y sommes et c’est septembre. Au menu, la famille des Malvacées,  deux sujets que l’on retrouve ça et là dans le paysage urbain de l’Île de Vancouver.
Mon premier, une espèce originaire d’Asie et arrivée sur le continent européen via la Syrie. Ce qui fascine, c’est le nom qu’on lui donne ici, à Victoria, nom biblique, Rose of Sharon. Mais c’est la confusion qui entoure son nom (l’hibiscus) puisqu’il peut désigner également le Millepertuis à grandes fleurs jaunes, plante médicinale robuste poussant en milieu très aride.


L’hibiscus vivace


Photo : Sylvie Rochette


Cet hibiscus vivace très florifère fait partie de l’histoire de la Corée du Sud, puisque c’est depuis des lustres leur fleur-emblème, le Mungungwha. Côté français, cet arbuste vivace qui peut atteindre entre 3 à 5 mètres de hauteur et deux mètres en largeur s’appelle le Ketmie des Jardins ou encore j’aime bien ces noms-ci ""Mauve en Arbre", Fleur d'Éternité, Althéa, Hibiscus de Syrie et enfin Guimauve en Arbre. Tous ces noms ont  un point en commun, c’est évidemment sa couleur particulière. Vous avez deviné, sa fleur, en pétale double ou simple est d’un mauve parfois prononcé. Sa fleur est l’une des destinations préférées de l’oiseau-mouche, le colibri.

Lavatère arbustif

Photo : Bryan McGill


Mon deuxième sujet, le Lavetera, parvient sous notre climat côtier, à atteindre  un impressionnant 2 à 3 m de hauteur. Son port anarchique nous oblige à lui adresser un regard admiratif ou dubitatif, selon le cas.  Ce genre botanique également de la famille des Malvacées est d’une grande résilience et ceux qui ont attiré mon attention montraient des signes de sous entretien ou situés en milieu urbain hostile. Envers et contre tout, ils persistent enracinés là ou ils se trouvent et arrivent à offrir  une production florale généreuse et prolongée en période estivale. Comme on se plaît à dire parfois : c’est la vie!


Je vous ajoute un troisième sujet, sorti de mes souvenirs. Pour ceux ou celles que la fleur émerveille et le fruit rappelle un repas exotique pris lors d’un voyage, le okra ou gombo appartient au même groupe, les Malvacées. Contrairement aux deux précédents, le okra est une plante légumière tropicale. La structure florale est ce qui les unit dans le monde de la biodiversité.
Photo:Okra


Normand Hébert
louisjardin@hotmail.com

*Texte paru dans Le Réverbère, mensuel de la SFV, septembre 2013




18.8.13

La boîte aux allumettes

Aujourd'hui 19 août
j'ai lu
je ne vous direz pas où
car ça parle
du verrou brisé
et des caissons empilés
dans la précision
sur les grands océaniques

Ils vont vers le large
vers les nouveaux marchés
le temps du déchargement
où la dispersion
les attend

10.8.13

Fève gourgane ou des marais

Depuis l'hiver dernier qu'elles sommeillaient dans mon congélateur. Cette fois, elles sont passées au jardin. Et c'est réussi. Avec un peu d'effort la récolte est maintenant accomplie. Un peu de recherche en ligne m'a permis de comprendre les étapes et de les rendre comestibles et savoureuses. Très simple, il suffit de les faire bouillir quelques minutes dans de l'eau salée et ensuite les refroidir, le temps que l'enveloppe externe se détache aisément et nous livrer une fève d'un vert attrayant et agréable au goût. En salade ou dans une soupe. Dans le sud de l'Île de Vancouver, on les sème à l'automne et dès février, elles sont sorties de terre. 




Les gourganes!

1.7.13

Réverbère juillet/août2013 Herbe de feu



Ce poème a été composé quelques moments avant d'être lu en ondes pour l'émission
radiophonique Route francophone , réalisée et animée par France Gervais à l'antenne de CFUV 101,9 FM, Victoria. Le thème de l'émission : Au jardin, tout court.


HERBE DE FEU

Mon jardin
il est en moi
sans issue
dense et sauvage
désertique
dans son essence

il renaît
du printemps premier
vers son second
dans la férocité du jour
Uncinia



Normand Hébert
avril 2013

Uncinia





26.3.13

Le temps des semis



Des semis sans excès
Je commençais à douter. Après avoir hérité d'un jardin délaissé, je réfléchissais devant son état presque naturel. M'y mettre ou battre en retrait, ainsi en moi montait un brin d'incertitude. En 2012, un nouveau jardinet m’est offert, d'ensoleillement supérieur à celui que je cultivais depuis 2009. Un commentaire est venu de ma voisine Sandy, à savoir que le nouveau morceau de terrain sous lequel j'avais les pieds était enfoncé et inondé automne comme hiver. J'ai opiné du chef et j'ai poursuivi, mu par la volonté de rendre ce petit terrain inhospitalier, un peu moins hostile au jardinage. Une fois purgé des éléments indésirables,  retourné  le sol de mon futur potager présentait l’apparence de sable fin. Ce qui allait à l'encontre de son affirmation, car un sol sablonneux se draine bien.  Le temps allait confirmer ou infirmer ses dires.
J'ai été infesté par une pluie de semences de chou frisé. Vous connaissez ces têtes jaunes qui finissent par  jaunir un jardin et s'approprier les ressources du sol. En plus, il devient si coriace et têtu avec l’âge. Même arraché, ces plants finissent par reprendre vigueur. Pour régler le sort de ces semis spontanés, j'ai choisi de couvrir ceux-ci d'épais morceaux de carton. Ainsi, privées de source lumineuse, ces centaines de semis de Kale ont finalement péri. Comme certains d’entre nous l’ignorent, ce chou frisé vivace au fil des ans peut atteindre 2 à 3 m de hauteur et devenir un compagnon  protecteur bâton de pèlerin.


Vert basilic

Un peu de jeûne, mais beaucoup de pesto plus tard. Un projet de semis soulève votre enthousiasme. Cette fois je vous propose d'être adroit. Débuter avec des semences minuscules, celles du basilic que vous aurez qu'à déposer à la surface du sol et  recouvrir légèrement. Tâche délicate, car cette graine rivalise en petitesse avec celles du thym. Ça vaut l'essai puisqu'à la fin mai cette herbe douée d'une odeur prononcée devrait commencer à vous fournir en herbe fraîche. Le basilic croît bien à l'ombre tandis qu’un excès de soleil le fait fleurir au détriment du feuillage.





Rouge cerise

Si votre intérêt persiste, passer au semis suivant : celui de la tomate en jardinière. Comme vous savez, sa semence est de taille moyenne et facile à manipuler. Une plantule de tomate est fragile à ses débuts, mais gagne vite en vigueur. La tomate Tiny Tim présente un plant compact qui donnera des grappes de petits fruits (1'' de dia.) savoureux de couleur rouge écarlate. À la transplantation, assurez-vous de passer à un pot ou panier pour jardinière de dimension suffisante soit 18'' ou 45cm de dia. Ne cultiver que trois pieds de tomates par contenant. Le sol doit être de qualité, le panier solide et la fertilisation à point, sans compter l'apport en eau nécessaire aux fruits.
Pour conclure, faire usage d’inoculant pour obtenir un rendement supérieur avec les pois, les haricots, les mange-tout. Bactéries (le Rhizobium) fixatrices d’azote, vous pouvez vous en procurer chez Borden & Mercantile, en sachet. Un produit des Semences McKenzie.
Bonne chance et bonne saison!
Normand Hébert




31.1.13

Goutte de lait ou perce-neige

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Goutte de lait et perce-neige


J'ai eu beau chercher, mais au début novembre, ces petits bulbes étaient disparus des tablettes des commercants. Oui, c'est bien sans le savoir qu'aujourd'hui même, en ce jour pas trop hivernal de janvier, j'ai eu le plaisir de déplanter quelque chose partiellement enracinée, mais tournée vers la terre. C'est la goutte. Ce genre de goutte végétale est ascendant. L'autre, les autres, celles qui percutent sur nos parapluies noires durant de longues semaines, nous mettent parfois d'humeur redoutable. Ici, il n'y a pas de redoux comme ailleurs, et en Alberta.
Il y des pelouses ou des plates-bandes bourrées de bulbes plantés, ça et là. Il m'arrive d'en égarer quelques-uns, involontairement, suite à un dérangement du sol. Ces plantes bulbeuses sont les premières à périr ou à souffrir de la bêche ou de la pelle enfoncée. On aménage de nouvelles plates-bandes, parfois un arbuste, on rogne dans l'espace gazonné et on oublie de replanter.





Ma goutte en question c'est la goutte de lait. On la nomme ainsi parce qu'elle a l'air, à prime abord, d'une goutte de lait timide invitée à retourner dans son bulbe. Montée sur une tige vigoureuse, et déterminée à mener à terme sa toute blancheur, le perce-neige est le roi ou la reine qui ouvre le cortège floral. Fémimin ou masculin, le genre du perce-neige ? Y a-t-il matière à débat ? Oui et non, car dans le grand livre des mots, le Petit Robert de Paul Robert, perce-neige est le premier bulbe à se montrer, et selon ce dernier, perce-neige est masculin ou féminin, invariable ou variable. Mais dans le vieux Larousse classique illustré, perce-neige n'appartient qu'au genre féminin, comme blanche neige, en plus d'être invariable. C'est à la rousse qu'on le doit.
Vous voyez, le perce-neige ou de ses noms communs, la goutte de lait, fleur de lait, est toute une espèce pleine de surprise. Est-ce que le Galanthus nivalis est une plante sexuée ou asexuée ? C'est surtout un bulbe rustique produisant des bulbilles comme moyen de reproduction.

La couche de neige à Victoria, que vous habitiez au sud, à l'est ou à l'ouest de l'avenue Meckenzie, est plutôt mince. Nous sommes l'exception car partout ailleurs au canada, à l'horizon, elle perce la neige, la clochette d'hiver. Regroupés, ces fleurs seront des messagères de printemps.



LNH