La
couleur promise
Beretta
et petit Colt inox, armes d’assaut ou rose à la boutonnière, il
existe de ces objets qui font lever le sable et sont capables de vous
déraciner un humain. Pétard! Il ou elle s’écroule.
Le
mois dernier a voulu encore que les bougies et les bouquets soient à
l’honneur ici et là sur la planète scolaire. Hélas, les jolies
fleurs et les armes de fer sont souvent appelées à se présenter au
même rendez-vous. Voilà l'autre trou noir.
Ce
mois-ci je veux vous parler d’une annuelle, l’héliotrope.
Je la connaissais de nom parce qu’il y a longtemps, un ami belge
avait sans insistance attiré mon attention à son sujet. Non,
pardon, c’était autour d’une autre plante annuelle très
herbacée, elle aussi, le
coléus. Plante de feu puisque son feuillage puissant demeure
sans contredit, un ramage de coloris qui fait tourner les têtes. Ses
fleurs sont insignifiantes. Mais peu importe. Oui, assez pour le
coléus! À l’ombre ou au soleil. Va au soleil, mais, n’aller pas
le priver d’eau, si en plus, il a la tête gonflée de feuilles
minces, et au vent exposé. Donc, de feuilles ou de fleurs, elles
sont d'étoiles promises.
Arrosoirs,
soulevez-vous
Avant
de dévoiler le secret de l’héliotrope, je veux ouvrir un bref et
franc débat autour de l’arrosage. L’été, obstinément, viendra
à nous. Justement, ce matin, j’ouvre l’oeil à huit heures moins
dix. Je suis toute oreille à écouter à la radio communautaire
107,9 FM l’animatrice du matin et la collaboratrice régulière à
l’écologie, nous parler d’eau et de gaspillage. Disons Marie
Céline pour brouiller la piste, et soulever son chapeau.
Devons-nous
arroser le soir ou le matin? Un jardinier ou une jardinière lui
avait affirmé qu’il valait mieux arroser le soir. La plante a
toute sa nuit pour se gorger d’eau versée la veille et amorcer le
matin venu, l’activité première essentielle de la feuille, la
photosynthèse. Véritable usine productrice silencieuse d’oxygène,
celui que nous respirons, machinalement.
Alors...Bêtise?
Non. C’est parfois comme la recherche. Deux théories s’affrontent
au nom de l’inlassable désir de vérité.
À
une époque peu lointaine, un vieux derviche de jardinier de la
région de Québec, voisin de chez Huguette et Jean-Paul, m’avait
dit ceci: vous savez, une plante n’aime pas s’endormir les pieds
dans une cuvette saturée d’eau. Ce qui veut dire en langage paysan
qu’elle pompe le jour l’eau nécessaire (du terreau si elle est
en contenant) et se couche les pieds au sec.
C’est
la pratique à laquelle j’ai adhéré. Cependant, il est d’usage
courant que si vous remarquez, en soirée, que le feuillage montre
des signes d’affaissement, il vaille mieux lui verser un petit
coup. Le lendemain, le feuillage aura rebondi et le cycle convenable
d’arrosage se poursuivra. De plus, ici, notre climat compte très
peu de nuits chaudes d’où la prolifération de ces super limaces
toujours secrètes et, obscurément en appétit.
Vous
savez, l’héliotrope, c’ est une plante, actuellement, plutôt
introuvable. Rares sont les semences offertes. La raison en est
simple, elle se bouture, surtout. Elles se retrouvent souvent
utilisées comme plante en panier suspendu. D’ailleurs, les
jardineries Garden Works les utilisent dans la composition de leur
arrangement. Cette plante odorante, agréable à observer, est
originaire du Pérou. [D’ailleurs, Camus en parle lorsqu’il
dépeint son Algérie natale.] Cet héliotrope se présente,
florissant, en des tons de violet et exige une bonne dose
d’ensoleillement.
À
partir d’une bouture? Oui, de préférence. À suivre, je vous
assure, les mois prochains, vos photos.
louisjardin@hotmail.com
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