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28.1.14

Réverbère février 2014

Culture-choc

Bonjour, je suis le mois de février. Et vous êtes? Amour ou lumière? Je suis qu'un simple mois qui pousse. Un pois, une graine enfoncée, qui s'efforce, à sortir du sol et chasser le froid endormi. C'est peu compliqué. Ça s'explique en peu de mots près: le lancement de l'activité fruitière ou légumière, le réveil rural de plus en plus urbain. La vie qui bat à si peu que quelques centimètres dans une terre encore transie; et des jours nuageux, remplis d'humidité environnante.
Cette fois, dès janvier, c'est le retour du pendule avec l'apparition discrète et soutenue du perce-neige. Ces primeurs, des petits bulbes vigoureux, d’espoir à faible dose. De janvier à février, au jardin, où rien n’est à manger, mais tout à observer, à s'accomplir. Puisque, artichaut, fraise ou asperge que nous aurons un jour en bouche, sont en devenir. C'est banal à dire, mais ce qui pousse quelque part saura construire ailleurs une génération. Il y a là une alchimie mystérieuse, des semences qui s'entrechoquent dans un parfait silence.

Aux yeux de certains, ça peut paraître angoissant (dérangeant) d'entretenir de tels propos autour du jardin. Ce lieu est parfois stimulant parfois ennuyant. Ennui dans le sens de dérangeant (irritant) puisqu'on voudrait être capable d'accélérer la croissance végétale au rythme d'un clic de
souris ou d'un téléchargement.
À ce niveau, l'écologie et la technologie ne font pas très bon ménage. Pour les uns tout se trouve trop rapide tandis que pour d'autres tout est trop lent. Allez pousser! Faites place! Que d'autres diront. Ainsi, à tirer du jardin une première leçon, simple, celle de la patience.
La seconde leçon  qui s'impose  au jardin est la rigueur; puisque récolte et anarchie s'opposent. Enfin, la troisième leçon en fin de compte est la contemplation. Et à partir de cette même troisième leçon, un seul pas reste à franchir pour que nous soyons  transplantés dans la sphère sacrée.
Tout ça pour dire que je suis tout aussi  bien et admiratif, assis devant un  écran, qu'à genoux devant un rang de fraises, à tout vouloir cueillir. Et pour la suite, à débattre du temps qu'il fera sous notre climat chaotique.
Les jardiniers de métier, les philosophes de métier, les musiciens de métier sont inclinés sous les étoiles. C'est avec le temps et l'ardeur qu'on découvre leur identité respective, la nature véritable de chacun.
En bout de course, que seront nos primeurs? Nos fruits, nos légumes à atteindre les tablettes des marchés en saison? Toujours les mêmes, à moins qu'ils nous arrivent d'ailleurs.





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