Les Amis du jardin....
Bonjour ! Je suis à nouveau
rentré dans mon énorme île de Vancouver, fond sud, dans son bout, devant les
pics de neige. Je m'arrête, sinon je me retrouve à la mer.
Que peut bien faire un jardinier ou
un horticulteur en vacances. Voyager et visiter. Cette fois, je me suis
dit : j'y vais. J'ai assisté à deux festivals, le Festival international
de poésie de Trois-Rivières et l'autre, le FIL pour Festival international de
littérature qui se passe à Montréal. On se comprend, les fleurs, la poésie, la
belle nature, le jardin, le bouquet de la mariée. C'est toute la même affaire.
Ça fait rêver et parfois des bonnes odeurs sont au rendez-vous. À cette jolie
énumération poétique, je me souviens, une fois mon permis obtenu, m'être
retrouvé à faire quelques bonnes applications d'herbicides, d'insecticides ou
de fongicides. Du gentil jardinier, j'étais devenu un vilain manipulateur de
produits chimiques de synthèse et biologiques par la suite. Vous me suivez,
poésie fleurie d'un bord et chimie qui tue le champignon ou l'insecte sur le
pissenlit. À l'ombre du poète sommeille le guerrier.
Mais pour revenir à mon sujet, c'est
pour cette raison que le mois dernier, ma chronique horticole présentait une
jeune poète ou poétesse québécoise du nom de Marie Uguay, décédée en 1981, d'un
cancer à 28 ans. À Trois-Rivières, je n'y ai pas trouvé de jardin rue des
Forges mais une symphonie poétique dédiée à l'automne.
À Montréal c'était autrement. Je
n'avais pas mis les pieds dans cette vénérable institution muséale depuis trois
ou quatre ans. Je veux dire le Jardin botanique de Montréal. À l'entrée
principale du Jardin, des centaines voire quelques millier de bulbes de tulipes
attendaient dans une symétrie renouvelée, d'être enfoncés dans une terre
fraîchement retournée, à une profondeur de 15 cm. Des outils ajoutés au fond
d'une brouette attendaient le retour des jardiniers de leur pause-midi. À ma
sortie du Jardin, tous les bulbes étaient disparus, ou presque. Une bonne
douzaine de jardiniers-élèves accroupis et accompagnés de leurs professeurs,
finalisaient cette activité pratique. Il y a vingt-cinq ans, je me souviens,
j'étais du nombre.
Ce grand Jardin est composé de
nombreuses serres ouvertes au public recréant les zones climatiques de notre
planète en plus de compter une serre thématique d'expositions lors de fêtes
telles: Halloween, Noël, Pâques et autres. Enfin, il y a la Maison de l'arbre
située à l'extrémité nord-est du Jardin, édifice moderne et sobre avec une
imposante collection, dans une cour intérieur et sous haute surveillance,
d'arbres nains (sorte de bonsaï) d'essence d'Amérique du Nord.
De retour à l'intérieur , la salle
d'exposition Alain Stanké et son livre-sculpture Roman des bois impressionne.
À voir... et à lire! Des citations bilingues mais attention non traduites. À
chaque culture sa créativité. Pour le reste, il y a le jardin chinois qui fête
ses 20 ans de lanternes magiques. Voisin de ce dernier, on découvre le jardin
japonnais. Puis, il y a de multiples autres sections à découvrir, une boutique
et un resto.
Découverte ? Oui, mais attention, un grimpant agressif
qui produit des fleurs mâles et femelles sur le même plant. C'est donc un
cultivar hermaphrodite dans sa nature de plante. C'est le Célastre du Japon ou
plus précisément Celastrus scandens 'Revolution d'Automne Bailumn'. D'une fructification abondante, ses fruits
sont remarquables et doublement plus gros que ceux de l’espèce. Il porte aussi
le nom de bourreau des arbres.
Enfin,
pour terminer sur une note rose lumineuse, Colchicum automnale pour colchiques d'automne. Ils sont en
fleurs, un rare bulbe qui donne présentement sa touche pastelles sur fond de
grisaille.
Pour les nostalgiques, vous pouvez
relire sur mon blogue les chroniques horticoles antérieures.
Joyeux mois de novembre !
Normand Hébert