Cerfs
et rhubarbe
Bonjour, j'adore ces
plantes, mais je me questionne à savoir si elles résisteront à
l’épreuve. Mais qu’en est-il? J’en veux à ces bêtes qui
circulent en bande de deux à quatre comme un petit commando
pacifique à la recherche de saine nourriture. Si votre jardin est
hautement protégé par une clôture de maille ou autrement ;
comme un juriste dirait, vous encourez une peine moins sévère. Oui,
mais c’est l’impasse.
Si vous n'avez pas
encore tout à fait deviné, ce sont les cerfs (Dear you !).
Oui, ils peuvent devenir de vraies bêtes de scène lorsqu'est venu
le temps de se mettre à table et de se régaler de vos plantes
nouvellement acquises.
Affamé, ce membre
de la famille des cervidés peut s'alimenter à partir de nombreuses
plantes. L’hiver est une période prolongée ou leur garde-manger
est le moins garni. Au printemps, tout pousse en abondance et s’offre
en pâture. Une grande quantité de nouvelles plantes sont offertes
dans le commerce et coup de cœur vous passez à la caisse et
celles-ci se retrouveront sur votre terrain. Certaines serviront de
festin aux cerfs, mais les suivantes seront épargnées, entre autres
celles-ci : les graminées, les pavots, le Ginkgo biloba, la
sauge russe.
Hydrangea
macrophylla ou serrata
Cependant, il y a
des choix moins gagnants. Prenons l'exemple suivant. À la fête des
Mères, si j'exclus le bouquet de fleurs coupées, le cadeau souvent
à l'honneur est l'hortensia bleu, blanc ou rose à trois pannicules.
Pourquoi ? C'est comme ça, elles se vendent bien. C'est une
tradition.
À Victoria, c'est
aussi une plante vedette. Peut-on le mettre en pleine terre afin
qu'il refleurisse l'année suivante ? La question ! Pas
toujours, c'est le genre de pousses tendres ou boutons floraux que
nos amis les cerfs choisiront. Toutefois, en lieu protégé, vous
pouvez regrouper des arbustes tels : rhododendrons, azalées
jaunes ou oranges et des hortensias. En y ajoutant des bulbes (évitez
les jonquilles, on en trouve partout et par la suite c'est les
pissenlits) vous obtenez une palette de couleurs à peu de frais
surtout après une longue saison victorienne, grise et humide et
qu'on a le moral en baisse.
Je vais vous
proposer une petite pause, question de ne pas refroidir votre
intérêt. Voici une plante nostalgique qui m’étonne. C’est la
rhubarbe à bâtons rouges ! Vous le savez sans doute, même
parmi ceux ou celles qui n'y connaissent en rien au jardinage, cette
vivace costaude comme son rhizome est peu compliquée. Cependant, la
rhubarbe est comme une diva, première au jardin et volumineuse. Elle
est facile à cultiver et se compte parmi les plantes les plus
représentatives de notre patrimoine culinaire. Pour les cerfs qui
gambadent dans la cité, la rhubarbe est une intouchable en raison de
son feuillage toxique et pour nous citadin, un incontournable. Un,
c'est une plante indéfectible. Deux, elle recèle un côté
ornemental sous-estimé. Ses bâtons ou pétioles ont un goût
acidulé et servent à composer des plats à peu de frais. Votre pied
de rhubarbe est un légume au sens botanique bien que cuisiné comme
étant un fruit. C'est une plante qui possède des vertus
printanières.
Bon appétit!
Normand Hébert
Louisjardin13@gmail.com