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25.2.11

Tour de la ville-jardin (Express du Pacifique 092009)

Tour de la ville-jardin
Écrit par: Normand Hébert | Catégorie Découverte | Publié le 14 septembre 2009 | Réagissez

À Victoria, maintenant que l’été nous a offert son abondante verdure et ses jours de canicule, l’automne, à son tour, se révèle un temps tout indiqué pour se mettre à la recherche de jardins insolites, en transition, et à la récolte des couleurs. Je vais vous parler d’espaces verts dans la capitale provinciale comme un passant dans son voisinage.
Avant d’être une ville de matelots et aussi loin que je puisse me souvenir, Victoria est demeurée synonyme de jardins. Il y en a de célèbres, dont le jardin du Parc Beacon Hill, le jardin Abkhazi, à la fabuleuse histoire, la Maison du Lieutenant-Gouverneur de la province située avenue Rockland et, pour ceux qui désirent s’éloigner du centre de Victoria, les jardins Hatley et Glendale – ce dernier étant aussi connu sous le nom de Centre d’horticulture du Pacifique et remarquable pour sa diversité et son intérêt pour les plantes économiques* ou maraîchères. De magnifiques jardins, dignes de mention. Je vous les recommande car ils renferment des trésors visuels insoupçonnés.
Au-delà de ces joyaux horticoles, j’ai découvert que non loin d’ici, il y a les parterres de l’hôtel Empress et, de l’autre côté de la rue Belleville, un jardin d’eau et de plantes indigènes, paisible et discret adossé aux pieds du BC Museum. Il faudrait également mentionner le jardin de la cour intérieure de l’Académie Sainte-Anne, tout proche. Là, des efforts louables ont été faits et le sont encore pour tenter de restaurer un jardin d’autrefois de fines herbes, celui que, jadis, les religieuses cultivaient pour répondre aux besoins alimentaires de la communauté et de ses pensionnaires. Si vous recherchez un endroit calme entre la mer et le centre-ville, c’est tout indiqué. Ces différents lieux, je vous l’accorde, n’ont rien des jardins du peuple (connus à une certaine époque sous le nom de jardins ouvriers).
En somme, il y a ici beaucoup, et beaucoup plus reste à découvrir. Des jardins, des potagers, publics et semi-publics, on les découvre dans des endroits en retrait. Ce sont ceux qui m’intéressent le plus, des jardins progressifs, des jardins en devenir.
Si vous êtes toujours dans le même coin je vous conseille donc de vous rendre au jardin communautaire et collectif Michigan, attenant à un énorme stationnement à l’arrière de l’édifice du Parlement de la Colombie-Britannique. C’est un jardin potager cru et fleuri, fréquenté par les clochards habitués du lieu et parfois des touristes de passage, deux mondes qui se croisent rarement. D’ailleurs, ce jardin sert, partiellement, à approvisionner en fruits et légumes la banque alimentaire du quartier James Bay.
Ensuite, il y a celui qui se trouve le long de la rue Montréal, un second jardin communautaire, véritable pionnier, un jardin potager qui a du caractère situé derrière la James Bay Athletic Association. Il n’y fait pas très chaud pour les aubergines et les tomates, mais l’ensoleillement est tout de même généreux. Un massif fleuri sert de rempart à de multiples jardinets où abondent petits fruits et plantes légumières en marche vers une récolte espérée.
De l’ail en ville
La semaine dernière, je suis passé revoir une plantation orientée plein sud, en façade d’un cottage à vendre. Calcul rapide, ça totalisait environ 1 800 têtes et fleurs d’ail à récolter. Ce qui était petit et vert, en rangs ordonnés, il y a deux mois, atteignait maintenant 20 cm de haut. Une pleine façade de gousses d’ail en route pour devenir des bulbes d’ail entiers. Vous me direz que c’est de l’agriculture urbaine à son extrême, c’est tout de même une tendance notable. Le jardin d’ornement est composé de plus en plus de plantes potagères, à défaut d’être un potager traditionnel.
À une époque peu lointaine, l’application de produits toxiques sur la pelouse ou ailleurs était monnaie courante. Voilà, aujourd’hui, on en est rendu à cultiver de l’ail, antibiotique aux vertus illimitées. Le tout à quelques mètres de votre cuisine ! J’en conviens, c’est le jardin de type monoculture le plus exotique rencontré dans notre Garden City. À visiter discrètement autour de Fairfield et St-Charles car la maison a été vendue – avec ou sans l’ail, je ne peux vous le dire. Peut-être qu’un jour nous n’aurons plus à importer l’ail de Chine, premier producteur et exportateur mondial. Ah ! L’ail et les roses! Je pourrais vous en parler longtemps…
Voilà pour ce rapide tour de la ville-jardin. Je vous souhaite une bonne rentrée teintée d’automne !
Normand Hébert
Victoria
Publié dans l'Express du Pacifique du 14 septembre 2009

La gastronomie vue de Victoria, (Express du Pacifique 01 2011)

L’image, le message et la gastronomie
Par où débuter une chose pareille? La gastronomie ou dit différemment le culinaire. Un terme dont la racine grec peut se résumer à l’art, et beaucoup de bonne chère. Il m’est arrivé que peu d’occasion d’aborder ce sujet passionnant. D’ailleurs, le mot lui-même est quelque peu difficile à prononcer lorsqu’on pense au mot gastro et à ses maux. Ça me hante l’esprit. On ne peu arriver à parler de gastronomie sans devoir parler longuement soit d’agriculture soit d’horticulture et finalement aboutir au potager et par extension à la cuisine. Mais enfin, le sujet est trop vaste, je vais devoir vite me positionner m’imposer la discipline. Essayons de bien manger deux fois par jour et faisons du troisième, au menu le jeûne.

Gastronomie, certains n'y voient que du plaisir et bonnement des protéines à ingurgiter pour ensuite mieux les éliminer. Une sorte de vie sportive, une fournaise humaine qui fait qu’on mange pour ensuite brûler le tout. Tandis que d'autres animés par de lucratifs désirs y voient à travers le client, l'esthétique alimentaire, l’œil admiratif et satisfait de celui au ventre repu. Après tout, c’est l’appât et ensuite l’appât du gain. Plus direct, je dirais mieux, je crois que nombreux sont les gourous de la restauration rapide de la bouffe tout à fait obsédés à l'idée de se faire un nom, une étiquette web et ensuite y récolter une soupière du fric. Depuis que j’habite Victoria, il m’arrive de passer du temps au resto. Ce n’est pas par désir d’offrir un pourboire amical ou de payer la toute dernière taxe harmonisée à la princesse et riche province que je fréquente ces lieux publics. Je me pointe au resto pour jaser avec un ami ou lorsque je suis seul, alors c’est par besoin de me sentir entouré. C’est comme ça la petite gastronomie. On ne regarde pas toujours ce qu’il y a dans notre assiette. C’est simple, tu as faim, tu manges. Depuis ma venue dans l’île de Vancouver, cinq ans sonnés, j’avais cette fois l’honneur et la joie de réveillonner à la maison. Oui, à domicile, c’est pour un joli nombre de mes concitoyens l’unique et meilleur endroit ou s’offrir un petit festin gastronomique à prix alléchant. Tout était en place pour la dinde nuptiale et biologique que nous avions commandée. Cependant, pour des raisons tout à fait humaines, le plan de match du Réveillon s’est déroulé autrement. À ce dérapage de dernier instant, nous avons choisi et solidairement de nous offrir un repas du temps des Fêtes à l’hôtel Empress. Hé oui! Le monument, rien de moins. Quelle expérience gastronomique! Un service, qu’un seul chacun, pour les trois adultes que nous étions, sans alcool. Oh! chocolat! Pour Juju, adolescente, ce n’était pas suffisant et s’est ajouté un dessert, digne de la salle à dîner le Bengale de style coloniale. Quel service! De partout il venait. Poliment et ensuite je dirais simplement de circonstance. La nourriture était à la hauteur de l’institution, (oui, l’Empress est une institution tout comme le Parlement sied à deux pas de là) assiette irrégulière, portion juste, présentation réussie, et en toute sobriété. Le saumon venait des eaux froides du pacifique tandis que pour l’agneau, d’une tendreté je l’admets, je soupçonne qu’il provenait de quelque part dans l’Île. D’accord, j’aurais pu m’offrir beaucoup plus. Un, j’étais invité et deux, considéré qu’un rhume imposteur m’enlevait tous plaisirs de la table. Somme tout, l’expérience gastronomique était au rendez-vous. L’addition? Ça, c’est très personnel mais chacun a eu droit à sa part de gâteau. À fréquenter un tel lieu, certains m’envierons. D’autres me désavouerons.
C’est comme lorsque je vais à l’occasion au petit resto des cols bleus municipaux situé de biais avec le célèbre pont bleu. C’est pas tout à fait la même clientèle mais l’on mange un solide déjeuner pour un peu plus qu’un rien. Après tout, la gastronomie lorsque l’on a un véritable creux c’est quoi au juste?

Voilà! De nos jours, on a tendance à tout foutre dans le même plat. Cuisine minceur, cuisine santé, sécurité alimentaire, haute cuisine, resto bio et j’en passe. Du temps que j’étais adolescent, dans la vallée ou j’ai grandi (pas Gandhi) deux briques servaient d’appui-livres. D’un côté la Bible, de l’autre La Cuisine Raisonnée. Deux piliers de l’existence : la foi et le foie. C’est vrai qu’on y allait généreusement dans le sucre et sel tout aussi blanc l’un que l’autre. Cependant ma famille a toujours visé la pratique d’une saine nutrition. Juste en un clin d’œil souligner que l’agriculture, l’alimentation et la gastronomie se chevauchent au-delà de mon enfance, jusque dans la nuit des temps.
Aujourd’hui, je continue à célébrer la gastronomie, je m’adonne au jardinage et retient que la fraîcheur est l’ingrédient premier pour couronner un plat de succès. Pour le reste, je tente de m’en tenir à un déjeuner de roi, un dîner princier et un souper de mendiant. Pas facile de demeurer debout, en équilibre dans un monde azimuté d’images et de messages.
Bon appétit!
Normand Hébert
Victoria
• Publié dans l’Express du Pacifique, 14 janvier 2011, sous le titre : La gastronomie vue de Victoria

23.2.11

Édition février 2011 (Fête des semences, Victoria)

La Fête de samedi 19…
Combien sommes-nous choyés ici à Victoria! Le sol, toujours prêt à accueillir une abondance de semences, de boutures de toutes sortes et de plants. Bienvenue dans le monde fascinant de l’hybridation (terme pour désigner une nouvelle lignée de plantes aux caractéristiques spécifiques d’où le pourquoi du petit symbole f1 apparaissant sur les sachets de semences) et de la propagation. Deux termes synonymes de vente pour ceux habités par le gain.
Pour débuter, je désire vous souhaiter une année 2011 totalement à la hauteur de vos attentes autant dans le domaine du jardinage que dans les autres secteurs de l’activité humaine. Pour commencer l’année, côté jardin, janvier et février sont tout à fait un bon choix pour réfléchir, et après mure réflexion, mettre en route un ou des projets de jardinage. Un événement que je vous recommande pour vous mettre dans l’ambiance du printemps, c’est la Fête des Semences qui tiendra son 18e salon au Centre des Congrès de Victoria (Conference Centre) attenant à l’Empress rue Douglas. Cet événement est le véritable rassemblement horticole à se tenir dans l’Île de Vancouver. Pour cause, car le Home & Garden Show qui a l’habitude de se tenir au Save on Foods Memorial est avant tout un salon sur l’habitation, lieu de rendez-vous tout indiqué si vous désirez rénover votre salle de bain ou votre cuisine ou encore obtenir des renseignements pour votre prochain chauffe-eau, moins énergivore.
Pour revenir à nos moutons, les organisateurs (James Bay community market) ont pensé à tout ou presque pour cette Fête des Semences édition 2011 . Vous aurez le choix d’assister à des ateliers et à des présentations animés par quelques bons spécialistes (ou gourous) en jardinage de la côte ouest. On y parlera d’aménagement, de semence, de plantes comestibles, d’OGM, de nutrition, de réchauffement climatique et de la hausse constante du prix des fruits et légumes. L’an passé, on nous offrait en dégustation gratuite, de petites et délicieuses bouchées de fromage de chèvre. En plus, des exposants vous présenteront leurs produits ou leurs services, le tout accompagné de judicieux conseils. En somme, un show à ne pas manquer le 19 février prochain de 10 à 16 h, entrée 7,00 $. Une aubaine! Sinon, en dernier recours comme bénévole, c’est gratuit.
À mon jardin communautaire le (James Bay community Garden), dans son dernier envoi, on nous informe que tout renouvellement pour un jardinet doit être fait et payé avant le 31 décembre 2010. Du même coup, on nous apprend que la liste d’attente est longue, que 80 résidents du quartier sont en attente d’espace à jardin. Ce qui signifie en termes polis qu’il est malvenu de sous-utiliser un espace dans de telles circonstances. S’il est impossible pour vous de jardiner pour des raisons économiques ou d’espace (sans cours, sans toit végétal, balcon ombragé) à la Fête du 19 février, on pourra vous orienter vers des organismes qui favorisent la mise en commun d’espace et l’accès au plus grand nombre à un lieu pour cultiver ses légumes, ses fruits et ses herbes aromatiques. En tant que propriétaire d’une magnifique cour ensoleillée si tel est votre désir, vous pouvez communiquer avec l’organisme Life Cycles de Victoria et vous inscrire à une banque de résidents désireux de partager une activité commune de jardinage avec un/e citoyen/ne de la communauté. Je me souviens, à mon arrivée à Victoria, j’ai eu l’opportunité de cultiver un potager chez une personne âgée en faveur de telle initiative. Avec la crise alimentaire qui sévit, et le recours aux banques alimentaires érigées en tradition, il est tout à fait dans l’ordre des choses de vouloir renforcer la solidarité alimentaire et l’accès au sol, sorte d’agriculture urbaine. Pour en savoir davantage à ce sujet, je vous conseille de visiter ce site audacieux : www.cityfarmer.org basé à Vancouver. Pour les fervents/tes de lumière, en ces jours de grisaille de janvier, je vous souhaite bonne fête de la Chandeleur, 2 février.
Normand Hébert
http://louisjardin13.blogspot.com