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15.11.10

juin 2010 (Laurier-sauce et laurier-cerise)

Cerise ou sauce…?
Qu’y a-t-il au fond de ma cour à part le soleil du sud-est? Il existe un mur végétal (six arbres) qu’un propriétaire antérieur a eu l’idée d’aménager il y a de cela dix ans dans le but de se protéger du regard indiscret des résidents de l’immeuble voisin. J’avoue, c’est un petit complexe immobilier qui ne compte que quatre maisons de ville, mais de la passerelle, ils ont accès tout droit à notre intérieur de maison. Vous allez me dire que des rideaux ça existe, mais pas jour et nuit. La lumière du jour ça compte sur le moral et le soleil aide à réduire la facture d’électricité. Le compte d’Hydro, ne va jamais en baissant, même en vacances ça vous rattrape au retour.
Mon propos horticole? Le Prunus laurocerasus me sert d’écran depuis que nous vivons ici. À notre arrivée, j’admets n’avoir pas fait très bon ménage avec lui. J’avais au fond de la cour une sorte de palissade verte de deux mètres d’épaisseur par quatre mètres de hauteur. Notre cour intérieure n’était déjà pas grande, il fallait faire quelque chose, une offensive. Somme toute, j’avais une sorte de haie d’arbres dont le nom est laurier-cerise ou communément appelée « English Laurel » ou « Cherry Laurel ». Étant du métier, je suis enclin à observer ça et là comment un/e professionnel/le ou monsieur ou madame tout le monde s’adonne à la taille. Tailler peut être pour certains une occasion de se défouler. Je ne veux pas être condescendant, mais ça existe (surtout chez les hommes) et je le comprends. Oui, cette expérience m'est arrivée une fois dans ma vie et c’est avec les lauriers-cerises de ma cour. J‘avais fait un trou dans le mur végétal. D’ailleurs, la voisine est apparue et me dit en anglais : Ça va pas le voisin? J’ ai exprimé mon regret et lui dit que le tout allait repousser! Et depuis, je crois qu’ils ont déménagé ou sont partis en voyage prolongé.
Effectivement, la nature a corrigé mon excès et j’observe le vert tendre de la pousse annuelle sur fond de feuillage persistant vert irlandais. En milieu urbain, on ne peut faire autrement que de contenir la nature. Ces fleurs d’un léger parfum, il se peut que je confonde avec l’odeur agréable de l’Oranger du Mexique, se présentent sous forme de grappes. Chez le laurier-cerise, tout est toxique pour l’homme, son fruit noir (la drupe) ainsi que sa feuille cireuse. D’ailleurs, elle met passablement du temps à se décomposer. Donc, il existe dans notre région, tout comme à Vancouver, une vingtaine de plantes envahissantes, en émergence. Le laurier-cerise est de ce nombre. Ce n’est pas une plante à bannir, mais il est bien de savoir que sa croissance est très rapide et qu’elle nécessite, en milieu urbain ou à proximité d’un bâtiment, d’être fréquemment taillée. Et pour conclure sur une autre note, si vous mettez une ou deux feuilles de laurier-cerise avec un papillon dans un bocal fermé, il périra à cause de la toxicité des feuilles. C’est ce que les entomologistes font parfois pour tuer « proprement ». Attention, ne pas confondre le laurier-cerise avec le laurier-sauce dont le nom latin est Laurus nobilis. Il y a toute une différence. Le second est une plante aromatique utilisée en cuisine et il peut même servir de haie. Il existe un imposant laurier-sauce adulte présent le long de l’avenue Rockland sur le terrain de la Maison Lieutenant- Gouverneur de la Colombie-Britannique.
Je pense que je vais me préparer à dîner. Vous choisissez sauce ou cerise? J’opte pour sauce.
Bon appétit!
Normand Hébert
Horticulteur/consultant
Louisjardin@hotmail.com

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