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16.11.10

Juillet 2009, (l'eau...)

Juillet 2009


Beau et chaud…

J’y suis, un été de sécheresse. A mes premières années ici, j’ai vite remarqué que le jaune était la couleur dominante presqu’emblématique. De la sortie des jonquilles à celle des pissenlits et ensuite des espaces verts épuisés sous les rayons ardents du soleil, j’ai vu. C’est un jardinier à la retraite ayant travaillé quelques décennies à la Ville et qui m’a fait vite comprendre qu’ici, l’été, tout ce qui est vert ou presque, se fait jaune. Victoria vêtue de jaune et de bleu parfumé finira au vert à l’arrivée. Par bonheur, les pluies abondantes, l’automne venu, rétabliront l’équilibre précaire. Oh! Sécheresse! Les jardiniers/citoyens te redoutent.

Des multiples outils que le jardinier utilise au gré des longues journées estivales, l’arrosoir demeure celui qui symbolise le plus le jardinage. Oui, l’arrosoir est l’instrument mythique du jardinier et c’est pour cette raison que les Anglais et les Français se sont querellés à son sujet. Un dénommé John Haws, monsieur aubépine, vers la fin des années 1800 a réussi à unir l’allure de l’arrosoir français à l’équilibre du modèle anglais. Lorsque je parle d’eau, je parle d’arrosoir et lorsque je parle d’arrosoir je veux dire Haws, la marque mondialement reconnue. Incluant la pomme en cuivre, le modèle 7,5 l avec son goulot profilé, saura alléger votre carte débit. Je vous l’assure, c’est un investissement excitant et durable; supérieur à ce que l’on a vu à la bourse récemment. La représentation la plus remarquable que je puisse vous offrir d’un tel objet se retrouve géant dans le parc Beacon Hill, entouré de jeu d’eau. Un coup de maître qui porte à rêver que l’eau du puits jamais ne se tarira.

En 2009, l’eau demeure un défi de taille auprès de ceux qui désirent rendre luxuriant et abondant leur jardin d’agrément ou potager. Arrosoir, pelle-bêche et sécateur, ceux-ci sont les incontournables pour le jardinier amateur ou professionnel, dans son quotidien.
Il est vrai, nous pouvons faire autrement mais sans toutefois parvenir à éliminer totalement l’arrosage. Où je veux en venir avec mes propos d’arrosoir, c’est à la terre ou si vous préférez à son sol arable. Tout comme le soleil et la semence, le sol, nous lui devons tout et surtout l’élément essentiel de la vie, l’eau. Ensuite, c’est le karma humain, il n’y a plus d’eau donc plus de vie. C’est pour ça que récemment, sont apparues la Fondation One Drop et la production du film Home. Boire de l’eau embouteillée et de plastique, c’est tendance mais fâcheuse. On peut dire et faire mieux. Que ce soit en agriculture conventionnelle, en horticulture ornementale ou au jardin, l’eau, est devenue l’enjeu de notre humanité.
Poursuivons sur le thème sol/arrosoir et laissez-moi partager ce petit secret. Il existe une méthode pour mesurer la qualité de votre sol. C’est la méthode des petits boudins. Tentez de rouler dans votre main une poignée de terre représentative de votre jardin. Si vous obtenez un petit boudin bien formé et arrivez même à le plier légèrement sans le casser; votre terre est dite franche. C’est la meilleure qualité. Si vous réalisez un anneau avec votre boudin votre terre est trop argileuse, lourde. Les racines ne parviendront que difficilement à se développer. Enfin, si vous tentez de rouler un petit boudin mais il s’effrite, vous aurez deviné, votre sol est trop sablonneux. Si ces jeux d’enfant vous laissent perplexes, faites-en l’expérience. Alors, vous verrez. Vous en serez convaincu. Et si correction s’impose à votre sol, l’ajout de compost est l’unique et véritable solution. Recycler, composter, cultiver et vous obtenez le cercle parfait.
Maintenant, oui, comment faire pour économiser l’eau. Pour de multiples raisons, évitez d’arroser tous azimuts et en plein soleil. Vous me comprendrez. Optez pour la meilleure arme contre la sécheresse, faites usage d’un paillis. Le paillage est la voie tout indiquée, freine la pousse des adventices (mauvaises herbes), entretient les micro-organismes du sol et permet d’économiser quantité d’eau donc d’énergie. L’arrosoir, c’est peut-être épuisant. Je suis d’accord mais ça fortifie tout et vous. La seconde mesure qui favorise l’économie d’eau, c’est le binage. Cette pratique ancestrale permet de briser les micro-filets, véritables conduits d’évaporation du sol. D’où l’expression classique « Un binage vaut deux arrosages ». L’autre astuce, c’est le tuyau rond suintant ou plat perforé; connu sous le nom de technique d’irrigation à la goutte.
Enfin, je me souviens et pour terminer sur une note estivale et poétique de Jacques Prévert :
« Tout autour de l’île, il y a les oiseaux. Tout autour de l’île, il y a de l’eau ». Entre-temps dans notre île et ville fleurie, parfois il y a la sécheresse. Bon été!

Ouvrages consultés : Jardins ouvriers, l’art et la manière de Éric Prédine et Les outils de jardin de William Bryant Logan.

Normand Hébert
Chroniqueur/jardinier
Louisjardin@hotmail.com

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